Le chantier permanent des aéroports
La vitesse de transformation des aéroports atteint un degré supérieur. L'architecture de tels lieux pose perpétuellement la question de l'opposition entre le permanent et le temporaire. La scénographie de l'intérieur d'un terminal est susceptible de varier sans cesse, en particulier dans les zones consacrées à la vente.
Dans leur lutte incessante pour s'adapter à la demande et aux réglementations, tous les grands aéroports sont plus ou moins des chantiers où l'on encastre de nouveaux bâtiments sur les aménagements préexistants et où l'on restructure les anciens.
Les avions reliés aux constructions par des cordons ombilicaux ou isolés dans leur gloire à côté d'eux, font partie de l'architecture au même titre que ses divers édifices. Et même, d'un certain point de vue ils sont là de manière plus durable. Le Boeing 747, par exemple, long-courrier si largement répandu, fait partie de la physionomie des aéroports depuis 1970.
Hugh Pearman, Aéroports, un siècle d'architecture, Seuil, 2005, p.16