Mouvance – ou l’urbanité de la nature

Publié le par A_A


Le mot « Mouvance » connote la dimension sociale, vécue et implicite de la mobilité.
Exprimant originairement la dépendance d’un fief par rapport à un autre puis, par extension, le fait d’être dans une zone d’influence, il signifie aujourd’hui, dans son sens le plus général, le caractère de ce qui est instable ou changeant.

De façon plus précise, on pourrait le définir ici comme «l’ensemble des relations internes qui assurent une certaine cohésion entre des mouvements isolés ». Qu’il s’agisse d’une foule, d’un courant de pensée ou d’une dépense énergétique, la mouvance, ainsi définie, apparaît comme un méta-mouvement (le mouvement d’un ensemble de mouvements).
[...] le référent qui fonde ce registre de la mobilité n’est pas l’espace, mais l’action sociale, ou le geste que sous-entend toute pratique sociale.
Celle-ci peut bien être située et circonstanciée, c’est dans et par le geste socialisé qu’une distinction entre l’espace et le temps de la mobilité devient possible.
Dans cette perspective, le mouvement devient un symbole de la différence et s’inscrit dans une tradition philosophique, pour laquelle la mobilité est synonyme de création, d’émergence, de nouveauté ou de génération.

Pascal Amphoux, Marcher en ville

Publié dans mobilités urbaines

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